mardi 22 juin 2010

Fête nationale

Au coeur de la ville, en ce jour du 22 juin, la fête se met en place. Le soleil est au rendez-vous. Dans la couliusse audio, le mondial est en retrait. Les points de vente sont installés. Les kiosques attendent les groupes de musique. Au palais, en face de mon bureau, des cortèges officiels se mettent en route. Nos collaborateurs du groupe parlementaire sont rentrés plus tôt.

Je me réjouis de cette ambiance festive qui annonce une rencontre amicale aux couleurs vives. Nous fêtons ce que nous avons à partager - nous qui vivons et oeuvrons sur ce petit lopin au coeur de l'Europe, qui continuons à bénéficier de conditions bien favorables, qui sommes originaires de nations, ethnies et cultures très différentes. Nous n'avons pas l'habitude des grands discours patriotiques. Et pourtant, 116 bourgmestres - aujourd'hui et demain - trouveront des mots por rappeler nos racines, évoquer nos ambitions, souligner nos idéaux communs. Merci, Mesdames et Messieurs!

Que cette journée soit un moment de reconnaissance pour celles et ceux qui servent la communauté avec engagement et dévouement. Je pense tout particulièrement à ceux qui s'investissent à titre volontaire et bénévole, dont les services - dans tous les sens du mot - sont "gratuits".

Que cette fête soit ouverte aux "étrangers" qui, pour une raison ou une autre, viennent prendre place à notre table. Qu'ils se sachent les bienvenus parmi nous! Qu'ils aient la chance de s'intégrer et de participer. Nous - les Luxos - nous en serons les premiers bénéficiaires.

Que ce soit aussi la fête des "malheureux", la journée de nos concitoyens en souffrance. Ils sont nombreux autor de nous, trop nombreux. Qu'ils puissent occuper leur place au coeur de la cité. C'est le premier réconfort à proposer.

Alors, bonne fête! Et merci à toutes celles et tous ceux qui travaillent pour que nous puissions fêter joyeusement.

Luxembourg, le 22 juin 2010.

Mill Majerus

dimanche 20 juin 2010

"Werden Sie nicht zum Henker!"

Mit dieser Aufforderung wurden Abgeordnete in der letzten Woche gleich hundertfach eingedeckt. Die Absender wandten sich an uns mit derselben Botschaft in unterschiedlichen Sprachen. Sie möchten, dass wir gegen die Gesetzesvorlage zum Thema Schwangerschaftsabbruch stimmen. "Beschützer" sind Politiker, die Abtreibungen in jeder Form verbieten. Als "Henker" werden alle anderen abgestempelt.

Ein Gesetz über den Schwangerschaftsabbruch gibt es in Luxemburg seit 1978. Mit seiner jetzigen Gesetzesvorlage, die dem Koalitionsabkommen zwischen der CSV und der LSAP entspricht, schlägt Justizminister François Biltgen hauptsächlich zwei Veränderungen vor.

1) Es bleibt bei einer Indikationslösung, doch wird diese ausgeweitet. Das bedeutet, dass auch weiterhin in Luxemburg niemand - auch nicht die werdende Mutter - willkürlich über das keimende menschliche Leben verfügen darf. Wer sich für den Schwangerschaftsabbruch entscheidet, muss wichtige Gründe geltend machen. Diese können medizinischer, psychischer und künftig auch sozialer Natur sein.

2) Die letzte Entscheidung liegt allein bei der Mutter. Allerdings führt die Gesetzesvorlage für die Mutter ein obligatorisches "Beratungs"-Gespräch ein. "Berater" sind dem Gesetz entsprechend geschulte Fachleute, die andere bei ener wichtigen Entscheidungsfindung respektvoll begleiten. Sie laufen nicht vor, sie werten nicht, sie treffen keine Entscheidungen für andere, sie machen keine Vorhaltungen und sind keine Besserwisser. Sie helfen anderen, autonom, frei und verantwortungsbewusst abzuwägen und selbst zu entscheiden. Die einzig massgebliche Instanz dabei ist das persönliche Gewissen des/r Einzelnen. Beratung wird gewissermassen zum "Rendez-Vous" mit sich selbst.

Es ist für mich erstaunlich, dass nun das Beratungsgebot für viele zum Stein des Anstosses wird.

Die einen werfen Minister Biltgen vor, er wolle Frauen "entmündigen". Seit Jahren weiss ich aus meiner Berufserfahrung heraus, wie bei Schwangerschaftsproblemen betroffene Frauen häufig massiv unter Druck gesetzt werden, einem Schwangerschaftsabbrch zuzustimmen: von Partnern, Eltern, Ärzten und Sozialarbeitern. Selbst wenn ich davon ausgehe, dass diese "Nächsten" es in aller Regel "gut" meinen und nur das "Beste" wollen, werden genau hier viele Frauen für nicht vollgenommen, werden sie entmündigt und gegängelt. Die Frage, wie später Frauen mit nicht gewählten Abtreibungen seelisch fertig werden, darf in der Debatte nicht unterschlagen werden.

Die fleissigen Mail-Schreiber der letzten Woche tun die Beratung als "Feigenblatt" ab. Für sie werden mit dem neuen Gesetz gewissermassen Tötungsfreischeine ausgestellt. Ich stimme gerne zu, dass das Leben - besonders das menschliche Leben - nicht zum "Spiel" werden darf. Doch darf auch die gesellschaftliche und politische Debatte darüber nicht zum bösen Wortspiel ausarten. Das Leben hat viele Facetten, Elemente, Aspekte, die es zu fördern und zu schützen gilt. Die Lebensnot ungezählter Menschen kennt Schatten, von denen viele Wohlmeinende nichts ahnen. Das Beratungsgebot legt die Lebensentscheidungen in die Verantwortung der zuerst Betroffenen. Sie legt hierfür einen Rahmen fest: die Auseinandersetzung mit sich selbst, mit seinen Fragen, Sorgen, Ängsten, Ansprüchen, Werten und Idealen. (Ich freue mich im übrigen, Mitglied einer Glaubensgemeinschaft zu sein, die die persönliche Gewissensentscheidung sehr ernst nimmt.)

Wenn es um Leben und Tod geht, tun wir uns miteinander nicht leicht. Dies ehrt uns. Wir denken, fühlen, werten und entscheiden unterschiedlich. Dies erfordert in der offenen Gesellschaft politische Kompromisse. Diese können wir nur erarbeiten im Geist des Respekts und der Gelassenheit.

Ich wünsche uns diese Haltung - nicht zuletzt im Interesse der Frauen, deren Schwangerschaft sie mit schmerzlichen Fragen belastet.

Schoos, 20. Juni 2010.

Mill Majerus



dimanche 13 juin 2010

Pédophilie - Approche d'une femme généreuse

Vendredi, à Paris, j'ai eu le privilège de connaître une femme généreuse et courageuse. Latifa Bennari a subi, pendant de trop longues années, le calvaire de l'enfant violé par un proche de sa famille. Cette expérience traumatisante l'a motivée à s'engager pour la cause des victimes de transgressions sexuelles.

Au cours des dernières années, elle a fini par réorienter ses initiatives afin de contribuer à un travail innovateur de prévention de la pédophilie. Elle s'est intéressée de près aux auteurs et aux auteurs potentiels. Ceux (et celles) qu'on n'arrive pas à "guérir" de leur attirance sexeuelle, peut-on mieux les encadrer, les assister, pour prévenir le passage à l'acte ou pour empêcher des rechutes?

Je pense que chacun de nous peut s'imaginer l'envergure de la tâche - une réelle mission de Sisyphe, comme diraient nos amis allemands. Il faut du cran pour aller à l'encontre des écoles orthodoxes. Il faut en finir avec l'attitude de la condamnation sans pitié et de la diabolisation inconditionnelle. Il faut de la persévérance pour être disponible 24 heures sur 24 - dans un bénévolat allant bien au-delà des critères usuels. Et quel travail sur soi-même pour cette ancienne victime! Depuis très longtemps, cette femme au coeur très grand et à 'intelligence fine a quitté le personnage de la victime pour acquérir un trésor solide d'amour de soi, de respect et de générosité. Et elle impressionne par des compétences riches qu'on ne peut acquérir que dans l'implication permanente sur le terrain tout comme dans la confrontation courageuse avec des équipes multiprofessionnelles.

Pour celles et ceux qui aimeraient en savoir plus, je leur recommande chaudement le bouquin qu'elle a sorti en 2002:
Latifa BENNARI, La fin d'un silence. Pédophilie: une approche différente , AD2 Editions, 2002.

Et au Luxembourg, qu'en est-il? J'ai à coeur de saluer et de souligner des initiatives développées au Centre Pénitentiaire de Luxembourg par quelques thérapeutes et les membres de l'équipe de l'aumônerie.

La lutte contre la pédophilie requiert entre autres une meilleure prise en charge des auteurs effectifs et potentiels. Il y va d'options à la fois politiques, judiciaires, thérapeutiques et sociales. J'ai invité Latifa Bennari à revenir au Luxembourg pour nous aider à mettre en route un projet durable d'assistance et de soutien.

Il y va du respect pour des concitoyens qui méritent d'être considérés dans une approche d'empathie. Il y va surtout des droits fondamentaux d'enfants aspirant au bonheur affectif.

Schoos, le 13 juin 2010.

Mill Majerus