mardi 8 mars 2011

Elle reste d'actualité

La journée des femmes reste d'actualité tant que l'égalité des droits et des chances reste un objectif non réalisé.

Oui, les choses bougent. Mais à quelle vitesse? Oui, des progrès tangibles se mesurent chez nous. Mais qu'en est-il pour des pays plus lointains? Oui, les femmes ont réussi à bien des égards à échapper aux jougs patriarchaux difficiles d'antan. Mais qu'en est-il des violences abjectes qu'elles continuent à subir? Au Luxembourg, au sein de nos foyers ... Dans les provinces orientales du Congo belge sous des formes les plus cruelles et aux yeux du monde ... Idem pour des régions entières du Proche-Orient ...

Depuis 100 ans, les femmes au Luxembourg ont le droit de participation politique. Pourtant, 100 ans plus tard, l'exercice de ce droit reste plutôt "passif". Seulement 12 députés sur 60 sont de sexe féminin. Au sein des conseils d'administration de nos entreprises privées, même ce taux misérable serait à considérer comme un progrès génial.

Il reste donc du pain sur la planche. N'en déplaise à certains "vaillants défenseurs" de la cause masculine. (Le tout serait de savoir qu'elle cause ils défendent effectivement.)

Je salue l'assermentation, à 3 heures cet après-midi, d'une 13e députée. Je félicite Diane Adehm (CSV) et je lui présente mes meilleurs voeux. Son expérience riche de femmne, d'épouse, de mère, de fonctionnaire et de conseillère municipale constitue un atout précieux. Ses apports ne pourront qu'enrichir les débats de la Chambre des Députés.

Je ne crois pas dans une guerre des sexes., Je suis convaincu que la promotion de l'égalité des droits et des chances nous fera gagner à nous tous.

C'est vrai pour la dimension du genre. C'est vrai au niveau de toutes nos différences. Elles suscitent des tensions, mais elles contribuent à colorer notre quotidien - aux couleurs vives et souriantes de tout arc-en-ciel.

Luxembourg, le 8 mars 2011.

Mill Majerus

vendredi 28 janvier 2011

Les conseils communaux aux couleurs non-luxembourgeoises

Hier, à la Chambre des Députés, nous avons modifié la loi électorale en matière communale. Désormais, des Non-Luxembourgeois pourront accéder aux fonctions de bourgmestre et d'échevin. Si les membres du collège des bourgmestre et échevins devront être en mesure de s'exprimer en luxembourgeois, si la langue véhiciulaire des délibérations communales reste le luxembourgeois, les conseillers communaux auront la faculté de s'exprimer également en allemnand ou en français.

D'aucuns s'en émeuvent. Pour d'autres concitoyens, l'innovation n'a rien de révolutionnaire et ne constitue qu'une adaptation politique tardive aux réalités de la situation de fait au Luxembourg. Dans la vie économique et financière, aux plans culturel et social, notre pays, depuis de longues années, est au moins trilingue. Sans parler du recours au portugais dans des secteurs spécifiques de la vie économique et sans mentionner l'emprise grandissante de l'anglais - langue de communication favorite en Europe et sur le plan international tout court.

Notre pays - comme d'ailleurs les grandes villes européennes - "gère" l'implantation de citoyens originaires de pays, d'ethnies, de races, de traditions culturelles et religieuses multiples et diverses. Demandez à nos responsables communaux le nombre de nationalités représentées au sein de leurs fiefs! Les réponses vous étonneront: 30, 40, 60, 80 ... - sans parler ni de la capitale, ni des villes du Sud.

Des situations de fait qui, du moins au Luxembourg, nous conviennent au niveau de l'essor économique et du régime de notre sécurité sociale. Des situations qui, par ailleurs, suscitent des réactions polus ambivalentes.

Le vote de la loi d'hier exprime deux options politiques importantes:

1) Notre identité socio-culturelle au Luxembourg sera (restera?) plurielle. Nous devrons mieux investir au niveau de la cohabitation, mieux la cultiver comme une chance de maturation et d'évolution. Est-ce tellement nouveau? Ou aurions-nous parfois intérêt à mieux examiner l'histoire de nos ancêtres? Le petit village qui m'accueille depuis presque 10 ans a su intégrer depuis 1945 des familles venues de Pologne, d'Allemagne, des Pays-Bas, d'Italie, du Portugal ... Les "étrangers" se sont "adaptés" - c'est vrai. Mais en même temps, ils ont contribué à un esprit d'ouverture, de respect, de dialogue, de co-responsabilité ... Et je me rappelle que l'Harmonie Municipale d'Esch-sur-Alzette dont j'ai eu l'honneur d'être le président pendant un moment a été fondée grâce à l'initiative commune d'ouvriers luxembourgeois et italiens. Ils partageaient la "citoyenneté" commune - Luxembourgeois ou Italiens: ils étaient "Eschois" - et une même passion pour la musique.

2) Tout droit est intrinsèquement lié à des obligations, des devoirs, des respoonsabilités. D'un côté, il y a lieu de s'interpeller sur la qualité d'un régime démocratique qui refuserait la participation politique à un nombre grandissant de citoyens dont l'apport économique en revanche est indispensable. D'autre part, l'implication politique constitue un facteur précieux de mobilisation citoyenne et de responsabilisation politiuque. Un pays qui choisirait de se passer de telles ressources s'appauvrirait de façon insensée.

La loi ne fait que définir un cadre. Il nous appartient de l'utiliser, d'y investir, de le colorer, de le dynamiser. La loi ouvre le chemin. A nous de l'explorer, de nous y aventurer, d'en expoiter les richesses.

Simple? Non!
Riche? Oui - mais en fonction de notre courage et de nos ambitions!

Luxembourg, le 28. janvier 2011.

Mill Majerus