mercredi 2 septembre 2009

Les défis que constituent nos Sans-Emploi

Pour la fin juillet 2009, l'Administration de l'Emploi enregistre 12.787 demandeurs d'emploi résidents. Ce chiffre mérite d'être évalué dans le contexte de notre pays.

En juillet 2008, le nombre des demandeurs d'emploi se situait autour de 9.000, donc une augmentation de 38 % en 12 mois. En juillet 2004, le Luxembourg comptait autour de 8.300 chômeurs résidents et un peu plus de 4.000 en juillet 2000.

D'après les savants calculs de l'administration compétente, le taux de chômage reste "limité" à 5,5 %, situation qui suscite l'envie de la grande majorité de nos voisins et partenaires européens. Néanmoins, il faut relativiser ce score "avantageux". D'un côté, il y a lieu de le situer dans le contexte d'une évolution inquiétante au cours des derners mois (4,1 % en juillet 2008). Les pronostics pour le futur proche sont plus que pessimistes. Si d'aucuns fêtent le début de la relance économique, le marché du travail continuera à subir les effets de la crise. Enfin, au coeur de la Grande-Région, les résidents luxembourgeois ne sont pas en droit de se leurrer. Parmi celles et ceux qui perdent leur emploi au Luxembourg, il y a des milliers de frontaliers qui viennent gonfler les statistiques françaises, allemandes et belges.

Les premiers touchés sont des demandeurs d'emploi qui ne font valoir qu'un niveau faible de formation. Leur taux se situe près de 50 % sur l'ensemble des chômeurs. Un tiers des personnes concernées dispose d'un niveau moyen, soit quelque 4.400 personnes. Près de 2.000 chômeurs font valoir une formation de type post-secondaire.

Il ne faut pas croire que le phénomène touche surtout les jeunes. 27 % des chômeurs appartiennent à la classe d'âge de 41-50 ans, plus de 20 % à celle de 51-60. Pour ces derniers - 2.443 hommes et femmes - , on peut facilement entrevoir que les chances de réinsertion professionnelle sont souvent particulièrement difficiles.

L'engagement politique, économique et social pour l'emploi constitue une priorité. L'enjeu est multiple aux niveaux tant de la communauté sociale que des familles et des personnes directement concernées par le chômage. Faut-il rappeler da dignité et l'estime de soi que peuvent procurer l'engagement professionnel? Les acteurs politiques, sociaux et économiques devront faire des choix judicieux et responsables, ceci dans une ambiance de dialogue et de concertation. Les responsables politiques auront à assumer que ces choix ne pourront pas toujours plaire à tout le monde.

Le Luxembourg peut se vanter de disposer d'outils précieux au niveau de sa politique sociale. Au plan de l'insertion et de la réinsertion professionnelles, il y a lieu de citer les mesures spécifiques au niveau des jeunes demandeurs d'emploi, des personnes handicapées et des travailleurs à capacité de travail réduite. En temps de crise, il est particulièrement important de maintenir et de développer ces politiques.

Dans quelques jours, les écoles luxembourgeoises feront leur "rentrée". L'adage que l'école a la mission de préparer à la vie reste d'actualité. Ne pourront y réssir que des professeurs et maîtres, des élèves et parents qui oeuvrent ensemble dans un esprit d'ouverture et de recherche, de motivation et de discipline, d'engagement et de joie. Souhaitons que nos écoles puissent s'accomplir de leur noble mission de qualification humaine, intellectuelle, culturelle, sociale et professionnelle dans un esprit de fête!

Luxembourg, le 2 septembre 2009.

Mill Majerus

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