samedi 16 mai 2009

Homophobie

Dans la foulée de bien d'autres événements, nous aurons demain la journée internationale contre l'homophobie. L'homophobie consiste à rejeter les personnes homosexuelles. Le registre des formes d'expression de l'homophobie est bien large: aggressions ouvertes, condamnations morales, dénigrements, préjugés, désavantages professionnels, exclusion sociale, blagues méchantes, gestes moqueurs... Et j'en passe.

Riche en couleurs, l'homophobie est ouverte ou latente, grossière ou subtile. Dans tous les cas de figure, elle est discriminatoire, elle blesse, elle vexe, elle exclut, elle juge et condamne. L'homophobie ne se justifie pas. Les personnes concernées ne choisissent pas leur orientation sexuelle, mais sont bien obligées de l'assumer. Dans un contexte de rejet et d'exclusion, en voilà une tâche difficile - surtout pour des jeunes en recherche d'identité et de repères fiables.

L'homophobie au Luxembourg? Chez nous? Dans nos quartiers? Dans nos familles?

Ayons le courage et l'honnêteté d'écouter celles et ceux qui sont les premiers concernés. Oui, les choses ont bougé, mais bien des témoignages ne peuvent que nous bouleverser. Que penser d'un père qui, tous les jours à table, part en croisade contre les "pédés" en présence d'un fils gay que ces tirades ne peuvent que paralyser et étouffer? Et puis, sans aller chercher très loin, que penser de certaines histoires diffusées dans l'émission des "grosses têtes" luxo?

L'entourage social se dit et se croit plus tolérant - avec souvent le clin d'oeil qui en dit long. Méchanceté ou insouciance? D'aucuns vont dire ou penser: On n'est pas concerné - Dieu soit loué.

A propos: Dieu dans tout cela? En son nom, beaucoup de religions ont condamné et "excommunié" sans compréhension et sans pitié. L'homophobie catholique - ou mieux: celle de l'Eglise institutionnelle - ne constitue point une page de gloire. En tant que catholique pratiquant je n'en suis pas fier. Mais je considère que l'enseignement et l'engagement de l'Eglise n'appartiennent pas à la seule Curie romaine. Assumons donc nos responsabilités pour témoigner du Dieu de vie et d'amour.

Je rends hommage aux femmes et aux hommes qui refusent de "surfer" sur les vagues sociales faciles des préjugés courants, qui dans leur attitude et leur discours restent des "libres penseurs". Pour y arriver, au Luxembourg et ailleurs, il nous faut de l'intelligence, de la sensibilité et du courage.

Schoos, le 16 mai 2009.

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